mercredi 6 mars 2013

Ils sont nés pour jouer avec le vent

On a tous une passion. Même ceux qui affirme ne pas en avoir en ont une.  La mienne, ça a toujours été les chevaux. Ceux qui me connaissent m'ont vu les dessiner des milliers de fois, ils m'ont vu plus tard en prendre soin, les monter, les brosser, écurer, m'informer sur eux et même étudier dans le domaine.

Cependant, j'ai perdue ma passion. Du moins temporairement. J'ai perdu foi en ce domaine qui m'a jadis tant fasciné. Je me suis toujours sentie assez loin de tous ce qui se passe dans le monde des chevaux. Je n'aime pas les techniques d'entrainement qu'on nous enseigne, j'aime encore moins les compétitions. Souvent les gens qui regardent un "show" voient le talent du couple cavalier/cheval, voient la performance, mais moi, tous ce que j'arrive à voir, c'est le regard du cheval.



C'est cette infinie tristesse que je vois moi. Et c'est ce regard là que je souhaite ne plus jamais voir chez les chevaux. Je me suis donc rendu compte, après réflexion, que j'aimais les chevaux, mais pas le monde des chevaux. Un cheval n'a pas besoin d'être contraint à faire quelque chose. Il a seulement besoin de pouvoir faire confiance à l'être humain. Et une fois que cette confiance est gagnée, les mors, éperons, cravaches, enrênements, gaules et autres deviennent totalement inutiles. 

Depuis peu, j'ai compris que mes idées préconçues des sports équestres avaient lentement étouffée l'essence même de ma passion, l'animal lui même. Je croyais que pour monter à cheval, il fallait lui mettre un mors dans la bouche, qu'il fallait le seller, qu'il fallait le corriger si son obéissance n'était pas parfaite et qu'il fallait l’éperonner s'il répondait mal à la jambe.

En fait, tout cela est complètement inutile. Nocif même. Contraindre un cheval à travailler par la force ne fait que l'abrutir, il faut plutôt l'amener à avoir envie de faire ce travail. C'est difficile, mais possible. Et c'est là l'apprentissage de toute une vie. Lorsque cette idée a commencer à s'installer dans mon cerveau, j'ai compris que je n'avais rien perdue de ma passion. Je me suis seulement égarée du sentier que j'avais toujours eu envie de suivre, pour prendre le chemin balisé qui ne mène nul part au bout du compte. 

Maintenant, je suis un peu perdue. Je ne sais pas par ou commencer. Il y a tant à faire! Et surtout tant à réparer. 


Le voilà le regard que j'aimerais retrouver, bien que je n'ai pu l'observer très souvent. On dit souvent du cheval qu'il est le miroir de l'âme, et bien que je n'ai pas l'esprit très ésotérique, je suis certaine que c'est vrai, d'une certaine façon. Une proie vulnérable comme le cheval n'accordera sa confiance qu'à quelqu'un qu'il sent sur de lui, solide. 

Alors quand je verrai cet oeil  là, doux, bienveillant, confiant, je saurai que non seulement j'aurai gagné son respect, mais plus important encore, j'aurai aussi gagné le mien. 

À bientôt

Noémie

4 commentaires:

  1. Joce en crisse!10 mars 2013 à 08:58

    maudit mon message est toujours effacé...OUPPPSS! c'est la 1e fois que ça marche.

    Je t'avais laissé plein de beaux messages d'amour,pis y sont toutes effacés.

    Bon ben bon blogue belle blonde, beaucoup bonheur et bien belle brochette de billet bientôt
    BABA xxxxx

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    1. Merci pour les encouragements, même si tes beaux messages ont été effacés ;) On se voit bientôt!

      XXXXXX Ta grande

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  2. Ça part fort, Noémie! Très beau texte, touchant à lire, même pour quelqu'un qui ne te connaîtrait pas comme on te connaît. Nous savions déjà ta grande passion pour les chevaux mais en te lisant on réalise que cet univers de performance et de compétition ne te plaisait pas tant que ça, c'est ton amour des chevaux qui a pris le dessus.

    La force de tes convictions et ton art à nous les faire partager réussira à sensibiliser pas mal de monde, j'en suis certaine.

    Et plus encore, ce que tu crois fondamentalement à propos des chevaux et la manière dont nous devrions les traiter, ça s'appliquerait tellement à la nature humaine aussi. Les chevaux nous ressemblent au fond, c'est peut-être pour ça qu'on les aime?

    Longue vie à ton blogue, belle No!

    Ta marraine qui t'adore xxx

    P.S.: Un jour, tu auras des chevaux et ils seront les plus heureux des chevaux.

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    1. Merci :) Ça m'a fait sourire ton commentaire, car il est fort possible que je sois propriétaire d'un magnifique cheval plus vite que prévu ;)

      Et pour revenir à mon billet, je me suis vraiment rendue compte il y a peu de temps que je croyais que c'était moi qui apprenait des choses aux chevaux en les entraînant, alors que depuis toujours, c'était l'inverse. C'est ce qui a inspiré mon texte.

      Je ne sais pas si les chevaux nous ressemblent, mais ils sont incroyablement doués pour nous révéler qui nous sommes.

      Ta filleule qui t'adore tout autant

      xxxxxx

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