dimanche 17 mars 2013

Boire le ciel, savourer l'espace

On a tous eu à un moment ou un autre de notre vie des rêves un peu fous, qu'on s'empresse d'enfouir sous des tonnes d'idées conformistes et de pressions sociales, mais qui nous donnent, l'espace d'un instant, un avant goût de liberté. Je suis tombée récemment sur cette vidéo ou l'on voit l'évolution d'une maison un peu spéciale construite par Simon Dale et sa famille.


Ça m'a vraiment fait rêver! Je me suis dit que quand j'allais être grande, ma maison allait être comme ça. Puis j'ai réalisé que j'étais déjà grande. Et qu'il allait faire froid en bibitte dans ma maison de hippie l'hiver, et que même si je trouvais une façon d'isoler ça, tout le monde allait me trouver folle raide. Mais j'aimerais donc ça avoir plus de "guts".... Je me suis mise à envier ces gens là.

Ils ont construits une superbe maison, en utilisant seulement les matériaux qu'ils trouvaient autour d'eux et une bonne dose d'huile de coude. Franchement je leur lève mon chapeau. Ils ont réussis à passer outre toutes les normes pour se bâtir leur coin de paradis, chose que je n'arrive pas encore à faire. Pourtant j'ai 21 ans et je suis une tornade de projets et d'idées! Je bouille, mais ça reste coincé en dedans. Ça reste coincé entre la peur de ce que les autres pensent et celle de sortir du moule dans lequel je m'efforce de rentrer depuis 2 décennies.

J'ai soif de nature et de liberté, ça je l'ai toujours su, mais j'ignorais avoir à ce point horreur de tout ce qui s'en éloigne. Alors que certaines personnes courent après l'énergie et les vibrations de la ville, moi elle me rendent malade. Tout est gris en ville. Ça manque cruellement de couleur et de lumière. Ça manque d'espace... Mon esprit carbure à l'espace. Je pense que la nature me coule dans les veines parce que j'ai eu le nez dedans toute ma vie. Maintenant que j'en suis privée, je me sens junkee.

J'ai envie de tellement de choses! Je voudrais sortir de cette prison d'autoroutes et retourner dans le bois. Dans MON bois. Quand je n'arrive pas à trouver le sommeil le soir, mes pensées errent et je me retrouve souvent à imaginer ma vie de rêve. Et toujours, ce sont les mêmes visions qui reviennent:

Nous sommes 4. Il y a moi, mon homme, une jolie petite fille avec des couettes blonde et un beau petit garçon châtain. Ils semblent avoir le même âge mais on ne voit pas leur visage. On marche tous ensemble et on se tient par la main. On entre dans une belle grange en bois et on va nourrir les moutons. les enfants s'amusent avec les agneaux alors que H et moi on discute en donnant le foin. Il a quelques rides qui naissent au coins des yeux, mais ça le rend encore plus beau. Après la besogne, on va faire un tour pour voir si les chevaux on tout ce qui leur faut, puis on rentre dans notre maison, toute petite mais coquette. C'est notre maison. On l'a fabriquée de nos mains avec ce qu'on a pu trouver, surtout avec de la sueur et de l'imagination. On couche les enfants après un bon repas en famille puis on s’endort nous aussi, en se disant qu'on est donc bien chez nous.

Je suis consciente que ça semble sortie tout droit de l'imaginaire d'une fillette qui a lu trop de livres de princesse. Mais c'est le genre de vie que je veux. Et c'est le genre de vie que j'aurai. Je suis peut-être une hippie rêveuse, mais plus tard, et je me risquerais même à dire bientôt, je ferai tomber ces barrières que je me suis construites il a trop longtemps et qui m'empêche d'avancer.

D'ici là, le rêve continue.....

À bientôt

Noémie

P.S Pour ceux qui ont envie de rêver aussi, voici le site sur lequel je suis tombée sur la vidéo de M. Dale.

http://se-preparer-aux-crises.fr/simon-dale-ou-comment-construire-une-maison-naturelle-pas-chere/



mercredi 6 mars 2013

Ils sont nés pour jouer avec le vent

On a tous une passion. Même ceux qui affirme ne pas en avoir en ont une.  La mienne, ça a toujours été les chevaux. Ceux qui me connaissent m'ont vu les dessiner des milliers de fois, ils m'ont vu plus tard en prendre soin, les monter, les brosser, écurer, m'informer sur eux et même étudier dans le domaine.

Cependant, j'ai perdue ma passion. Du moins temporairement. J'ai perdu foi en ce domaine qui m'a jadis tant fasciné. Je me suis toujours sentie assez loin de tous ce qui se passe dans le monde des chevaux. Je n'aime pas les techniques d'entrainement qu'on nous enseigne, j'aime encore moins les compétitions. Souvent les gens qui regardent un "show" voient le talent du couple cavalier/cheval, voient la performance, mais moi, tous ce que j'arrive à voir, c'est le regard du cheval.



C'est cette infinie tristesse que je vois moi. Et c'est ce regard là que je souhaite ne plus jamais voir chez les chevaux. Je me suis donc rendu compte, après réflexion, que j'aimais les chevaux, mais pas le monde des chevaux. Un cheval n'a pas besoin d'être contraint à faire quelque chose. Il a seulement besoin de pouvoir faire confiance à l'être humain. Et une fois que cette confiance est gagnée, les mors, éperons, cravaches, enrênements, gaules et autres deviennent totalement inutiles. 

Depuis peu, j'ai compris que mes idées préconçues des sports équestres avaient lentement étouffée l'essence même de ma passion, l'animal lui même. Je croyais que pour monter à cheval, il fallait lui mettre un mors dans la bouche, qu'il fallait le seller, qu'il fallait le corriger si son obéissance n'était pas parfaite et qu'il fallait l’éperonner s'il répondait mal à la jambe.

En fait, tout cela est complètement inutile. Nocif même. Contraindre un cheval à travailler par la force ne fait que l'abrutir, il faut plutôt l'amener à avoir envie de faire ce travail. C'est difficile, mais possible. Et c'est là l'apprentissage de toute une vie. Lorsque cette idée a commencer à s'installer dans mon cerveau, j'ai compris que je n'avais rien perdue de ma passion. Je me suis seulement égarée du sentier que j'avais toujours eu envie de suivre, pour prendre le chemin balisé qui ne mène nul part au bout du compte. 

Maintenant, je suis un peu perdue. Je ne sais pas par ou commencer. Il y a tant à faire! Et surtout tant à réparer. 


Le voilà le regard que j'aimerais retrouver, bien que je n'ai pu l'observer très souvent. On dit souvent du cheval qu'il est le miroir de l'âme, et bien que je n'ai pas l'esprit très ésotérique, je suis certaine que c'est vrai, d'une certaine façon. Une proie vulnérable comme le cheval n'accordera sa confiance qu'à quelqu'un qu'il sent sur de lui, solide. 

Alors quand je verrai cet oeil  là, doux, bienveillant, confiant, je saurai que non seulement j'aurai gagné son respect, mais plus important encore, j'aurai aussi gagné le mien. 

À bientôt

Noémie