mardi 19 août 2014

Lettre à une ancienne amie

Cette lettre est difficile à écrire. Il y a presque un an qu'elle me trotte dans la tête. Mais aujourd'hui étant le premier jour du reste de ma vie, j'ai décidé de cesser ma réflexion et d'agir. Nous en avons vécu des choses ensemble toi et moi j'en conviens. Nous avons eu de bons comme de moins bons moments, et les souvenirs de cette époque resteront à jamais gravés dans ma mémoire. Je ne t'oublierai pas ça je te le promet, mais je dois t'avertir que rien ne sera plus comme avant.

Notre relation est devenue toxique avec les années, et je vois clairement aujourd'hui que je te traîne comme un boulet depuis presque une année entière. Cela doit se terminer quelque part et c'est aujourd'hui que je t'annonce que tu ne feras plus partie de ma vie. Pour moi ceci n'est pas une finalité, mais bien le début d'une toute nouvelle vie. J'ai décidé d'enterrer les relations négatives pour me concentrer sur le positif. Je dois te laisser partir et cesser de te laisser t'accrocher à moi si je veux pouvoir avancer.

Je ne te laisserai plus jamais me rabaisser. Tu m'as fait croire pendant trop longtemps que j'étais une moins que rien. Mais aujourd'hui, quand je me regarde dans le miroir, ce n'est plus toi que je vois. Je vois comme je suis une personne pleine de ressources. Je sais aussi maintenant que je peux aller au delà des conventions parce que je suis brillante et déterminée. Je n'ai plus peur, et la colère que tu alimentais en moi n'est qu'un souvenir du passé.

Je ne vis plus de frustrations par rapport à mon avenir, parce que j'ai décidé de la prendre en charge. Tu ne me retiendras plus désormais. Il s'en est passées des choses en une année... D'abord je suis tombée enceinte, puis j'ai commencé à douter de mon choix de carrière, puis je suis devenue maman, et je me suis retrouvé a 22 ans dans une nouvelle maison loin de ce que j'avais connu avant, avec mon chum, mon bébé, mes deux chats et un gros problème a résoudre, soit qu'est-ce que je fais maintenant?

Alors j'ai pris du temps pour réfléchir. Tout d'abord j'ai pensé à l'école. J'ai le 3/4 d'un bac et un diplôme d'étude collégial sans mention. Autrement dis, j'ai pas de papiers. J'adore apprendre, mais l'école est pour moi une très grande source de démotivation. Pourtant j'avais de bonnes notes, mais j'ai toujours appris plus facilement toute seule le nez dans toute sortes de livres ou d'articles scientifiques. L'école c'est bien, mais je commence à me demander si c'est vraiment fait pour moi.

Tu m'as toujours convaincu d'y retourner, mais je me rend compte que ce n'était pas pour les bonnes raisons. J'y retournais pour faire plaisir à mes parents, aux parents de H, à mes amis, mais surtout pour te faire plaisir à toi. Je voulais prouver à tout le monde que j'étais pas une lâcheuse, que moi aussi j'étais capable de rentrer dans le moule et d'avoir la job 8 à 5 dont tout le monde rêve, mais qui m'aurait ennuyé pour mourrir et que j'aurais toffée jusqu'à la retraite en me disant que je mangeais mon pain noir mais que j'allais avoir du fun dans 20 ans, 15 ans, 10 ans.. Mais moi je veux pas attendre à ma retraite pour commencer à vivre.

C'est ma fille qui m'a fait réaliser à quel point il n'y a plus de place pour toi dans ma vie. Elle m'a apprit que sans avoir l'esprit fermé, je devais cesser de vouloir plaire et tenir mes opinions. Car à force de me conformer à des idées auxquelles je ne croyais pas vraiment, j'ai finis par me perdre. Heureusement la vie a fait en sorte que je t'ai enfin vu tel que tu es, une nuisance, un parasite.

Tu ne m'as jamais rien apporté de bon dans la vie, et aujourd'hui je cèsse de me mentir à moi même en ton nom et sache que je ne te nourrirai plus. Je me libère de toi, mon égo, et j'espère ne plus jamais te revoir dans les parages. Je commence à entrevoir ce que je veux faire de ma vie, et plus jamais tu ne me freineras dans mes projets. À partir d'aujourd'hui, je ne suis plus toi... Je suis MOI. Une toute nouvelle moi, ou plutôt l'ancienne moi que je tentais de faire taire par peur de ce que les autres allaient penser.



mardi 8 octobre 2013

Cher journal...


Je ne sais pas encore exactement sur quoi portera ce texte. Les idées se bousculent dans ma tête depuis des mois sans que j'arrives à écrire la moindre ligne. Tout ce que je sais c'est que je vis de profonds changements, tout autant physiques qu'émotifs.

On dit bien des choses sur la grossesse. Je crois que chaque femme et chaque couple la vit de façon différente, mais tout le monde s'entend pour dire que c'est quelque chose de merveilleux. Je suis bien en accord avec cette affirmation. Cependant, j'ajouterais que même les plus belles merveilles du monde cachent leur lot de côtés moins reluisants.

Plusieurs femmes se plaignent des petits désagréments physiques occasionnés par le nouveau rôle de leur corps. Bien que je comprenne ces plaintes pour avoir expérimentés aussi certains de ces désagréments, je pense qu'ils sont tout à fait bénins. Je ne crois pas être plus tolérante qu'une autre, mais voyez vous, ce qui me dérange un peu plus moi, c'est ce qui se passe dans ma tête.

Je pense que la grossesse est un cheminement, et maintenant que m'en voici à la mi-parcours, je réalise que pour la première fois de ma vie, je suis toute seule face à moi même. C'est ironique parce qu'en plus d'être très bien entourée par des gens aimants, on est deux dans mon corps... Je ne devrais donc pas me sentir seule. Je ne sais pas si c'est à cause de mon jeune âge ou si toutes les futures mères du monde se sentent comme ça, mais j'ai l'impression que je dois me préparer à la venu au monde de mon enfant et que le seul moyen d'y parvenir, c'est de faire la paix avec moi-même. Et ça personne ne peut m'aider à le faire.

Je suis une pro de la procrastination. J'ai toujours remis ce travail là à demain, mais cette fois il n'y a pas d’échappatoire possible. On peut cacher qui on est au monde entier, mais pas à son enfant. On peut pendant des années se mentir à soit même, mais je ne veux pas lui mentir à lui qui a tant besoin de moi. Je sais que j'ai des millions de choses à apprendre avant d'être une vraie maman, mais j'ai au moins compris celle là. Sauf que je ne sais pas par ou commencer. C'est le fouillis dans mon crâne.

On m'a un jour dit que pour aimer complètement quelqu'un, on doit d'abord apprendre à s'aimer soit même. C'est ce que je tente de faire un peu plus à chaque journée qui passe. C'est un combat de toute une vie, mais j'ai un deadline, et j'ai peur de manquer de temps. Neuf mois c'est tellement vite passé. Je ne serai jamais prête! H croit que j'analyse trop, et plus j'écris, plus je me rend compte qu'il a raison. J'ai de la difficulté à me laisser aller à quelque chose d'aussi grand que donner la vie.

Mais malgré toutes ces craintes et ces questions qui me tiraillent, je continus de trouver que la grossesse est la plus belle chose qui me soit arrivés jusqu'à maintenant, parce que j'ai l'impression de grandir en même temps que mon bébé. Et à chaque fois que je le sent bouger dans mon ventre, je ne peux m'empêcher de ressentir une certaine fierté, parce que je sais que je suis en train de fabriquer une merveilleuse petite personne. Le fait que je sois si inquiète ne fais que prouver que je veux ce qu'il y a de mieux pour lui (ou elle)... Donc j'imagine que je ne suis pas si loin de mon but? Parce que tout ce que je veux, au fond, c'est apprendre à être une bonne maman.




vendredi 19 juillet 2013

Un petit pois qui change tout

Dans le creux de mon  ventre, bien au chaud, il y a un petit pois. Il est si petit que j'ai de la difficulté à me figurer qu'il est bien là. Pourtant il me rend différente. Il me rend forte et fragile à la fois. Je me sens pleine d'une énergie nouvelle, mais jamais je n'ai été aussi vulnérable.

En quelques semaines, il est devenu un trésor à mes yeux. Je le garde là jalousement, à l'abris du reste du monde. À mesure qu'il grandit, mes vieilles craintes s'estompes, mes doutes s'envolent, la colère sourde qui grondait en moi contre les travers de notre monde me semble aujourd'hui futile. Elle s'est effacée au moment même ou j'ai su que moi et mon homme avions fabriqué une vie.

Je ne réalise pas tout à fait ce que cela implique. Une vie, c'est tellement abstrait. Une vie grosse comme un petit pois. En même temps je trouve que c'est immense. Bien plus grand, bien plus fort que moi. Ça prend toute la place, mais c'est gros comme un petit pois. Ce sera quoi quand il aura la taille d'un melon?

La vérité, c'est que je suis terrorisée. Je veux ce qu'il y a de mieux pour mon petit pois. Il n'y a pas une seconde ou il ne me trotte pas dans la tête en plus de flotter dans mon ventre. Est-ce que j'ai ce qui faut pour être une bonne maman? Est-ce que je vais être capable de lui transmettre de belles valeurs? Est-ce que je vais réussir à tout concilier, sans négliger son papa? Je les aimes tellement tout les deux. Ils sont ma famille maintenant.

Je ne le connais même pas encore mon petit pois. Je ne sais pas de quoi il aura l'air lorsqu'il aura vraiment pris forme. Je ne sais pas s' "il" sera plutôt "elle".  Mais ça a peu d'importance à mes yeux. Je ne le connais pas mais je l'aime déjà. Je l'aime d'une façon nouvelle, je me laisse bercer par la vague d'émotion qui me submerge chaque fois que je l'imagine, recroquevillé dans dans son monde fluide et tiède.

J'ai peur qu'il sorte de là. Peur qu'il soit contaminé par toute la folie du vrai monde. Qu'il voit comme tout va trop vite, comme le temps nous file entre les doigts. Peur qu'il rencontre de mauvaises personnes, peur qu'il souffre parfois.  J'ai pourtant hâte de le mettre au monde, pour lui montrer un ciel brûlé par le soleil qui se couche, lui faire entendre le rire de son papa. Je veux qu'il voit comme il fait bon rester un peu plus longtemps au lit un dimanche matin, comme on est bien près du poêle après une journée à jouer dehors. Lui montrer comme c'est beau la neige quand elle brille sous le soleil. Je veux qu'il fasse des dessins auxquels je ne comprendrai rien, qu'il invente des chansons sans air et sans parole. Je veux qu'il sache comme son papa et sa maman l'aime. Je veux qu'il les aime aussi.

J'espère qu'il grandira en sachant que chaque parcelle de son être a été forgée à même un amour sans condition, car il est le fruit de ce lien très fort qui nous uni son papa et moi.

 J'espère qu'un jour il aura, lui aussi, la chance d'aimer autant un petit pois.








mardi 9 avril 2013

Un bouleau parmi les conifères

Je vis dans un pays occidental, développé, démocratique. Un pays libre, mais pas souverain. Un pays égalitaire... L'égalité. C'est un mot qu'on emploi beaucoup ici. On est donc fier d'avoir soit disant atteint l'égalité entre les hommes et les femmes. Ici on ne met pas de voile, on est pas lapidée sur la place publique, on est pas forcée de se marier. Mais de là à dire que la parité des sexes est atteinte... Je n'en suis pas si sure.

Je suis une femme, mais je tente de me tailler une place dans un monde d'homme. J'aime mieux couper des arbres que de la pâte à tarte. Je suis comme ça. Et on est plusieurs dans le même bateau. Je ne comprend pas pourquoi c'est si difficile pour certains hommes de nous laisser une toute petite place.



Ils ont l'impression que ça brime leur virilité. Mais pourtant, les gars avec qui j'ai eu le plus de plaisir à travailler, c'était de vrai hommes. Ce ne sont ni ceux qui font les jokes déplacées, ou ceux qui font tout pour nous montrer qu'on est pas assez forte, ou encore ceux qui aimeraient bien nous voir faire des tâches plus "féminines" comme le ménage ou la cuisine... Ceux qui se sentent menacés, ce sont les hommes qui ont une virilité fragile. Le plus triste c'est qu'ils ne se reconnaîtront pas dans ce texte. Ils ont été tellement conditionné. Ce sont également pour la plupart ceux qui juge le plus les hommes qui  ont le courage de faire des activités ou des sports culturellement réservés aux femmes. Parce que oui, ça marche sur les deux bords ces choses là.

Étonnamment, j'ai remarqué que les comportements les plus machos étaient souvent ceux qui n'en avait pas l'air. Je m'explique : Prenons l'exemple de la galanterie. Je n'ai rien contre l'intention d'où elle provient. Il y a bien pire dans la vie qu'un homme galant! Cependant, dans un monde totalement égalitaire, elle ne devrait pas être réservée aux hommes envers les femmes. Si moi j'ai envie d'ouvrir la porte à mon partenaire, pourquoi ne pourrais-je pas? La plupart des hommes avec qui j'ai tenté d'être "galante" avaient l'air d'être plus mal à l'aise plutôt que d'apprécier le geste. Voilà ce qui me dérange un peu.



Dans une société véritablement égalitaire, il n'y aurait pas cette différence gravée dans le regard des hommes qui me toisent. Elle est presque toujours là. Ils ne se rendent pas compte, mais leur comportement n'est pas le même avec moi qu'avec l'un de mes collègues masculins.

J'ai travaillé dans un parc national pendant deux étés. Je travaillais à l'entretient des installations. Sur les dizaines d'employés de ce secteur, j'était la seule fille. Je crois qu'à la base mon patron m'a engagée parce qu'il manquait  de volontaires masculins... Les tâches étaient diverses et allaient de la conciergerie  à la coupe d'arbres, en passant par l'entretient des chemins. J'ai vraiment aimé mon expérience là bas, mais ce que je préférais faire, c'était le débroussaillage. Pour cela on devait mettre un habit de travail et un casque à visière. Mon boss n'était pas capable de nous reconnaître avec cet accoutrement et je prenais grand soin de cacher ma couette blonde dans mon casque. On travaillait tous ensemble et on était tous pareil. Quand le boss venait nous dire ses instructions ou nous avertir qu'il fallait changer de secteur,  il n'avait plus ce regard différent. Je n'étais plus le bouleau dans la forêt de conifère. J'étais un arbre, point.



C'est vrai qu'il y a des différences entre les femmes et les hommes, et je suis fière de cette différence, mais je crois profondément qu'elles ne sont que physiques et physiologiques. On ne devrait jamais juger de la compétence d'un individu selon son sexe. Par exemple, je n'ai aucun sens de l'orientation. Mais ce n'est pas parce que je suis une femme... C'est seulement parce que je ne possède pas cette qualité. C'est tout. Quand j'entend les gens dire des imbécillités du genre que les femmes n'ont pas leur place dans la police, j'essaie toujours de leur montrer les choses sous un angle différent. Il y a a des tests de conditionnement physique pour entrer dans la police. Ces tests sont différents pour les hommes et les femmes. Voilà la raison pourquoi ça ne fonctionne pas. Si ces tests étaient les même pour les deux sexes, les femmes qui les réussiraient seraient tout aussi aptes physiquement que les hommes à faire le travail. Les femmes ont leur place dans les milieux d'homme, elles doivent simplement être douée, pas seulement "douée pour une fille".



Peu sont les gens qui ont cette capacité à passer outre les conventions et considérer réellement les femmes comme étant égales aux hommes. En fait, je ne connais que 3 hommes qui n'ont pas ce regard que je décrivais plus haut.

Le premier, c'est mon frère. Je suis choyée parce que j'ai grandit avec ce gars là qui s'en fichait bien si c'était lui ou moi qui cognait les clous pour construire nos cabanes. Dans nos jeux, on était seulement 2 enfants, pas une fille et un garçon. Le deuxième, c'est mon amoureux. Parce qu'il est fière que sa blonde sache se servir d'une scie et qu'il ne se sent pas moins homme parce que c'est lui qui passe la balayeuse. Et non, ce n'est pas de la soumission comme diraient les machos, c'est du respect. Et c'est égale des deux côtés. Il me respecte et je le respecte.  Le dernier, c'est un homme avec qui j'ai eu la chance d'être jumelé au parc. En fait, il est un peu à l'origine de toute cette réflexion. On travaillait toujours deux par deux là bas, un ancien avec un jeune. Et cet homme là, il me traitait exactement comme il traitait ses autres "helpers" masculin. C'était vraiment merveilleux. Souvent j'avais l'impression de  devoir me battre pour réussir à faire ma place dans ce milieu de gars là. Il fallait vraiment que je me démarque pour gagner le respect des machos, mais avec lui, c'était comme un repos pour mon orgueil. Il ne le sait pas, mais cet homme la a changer ma vie. Il m'a fait comprendre que la parité des sexes était réellement possible, et pas seulement un rêve flou. Il faut juste qu'il y ai plus d'hommes comme ces 3 merveilles du monde, et plus de femmes qui sachent les reconnaître.

À bientôt

Noémie

mercredi 3 avril 2013

Introspection

Je suis une artiste rationnelle,  une scientifique ésotérique.  Une contradiction. Un jour j'ai désorienté un orienteur. Parce que je suis partagée entre 2 vies. Je suis à la fois une amoureuse des sciences et des arts. J'aime comprendre le pourquoi de ce qui m'entoure, surtout de tout ce qui touche au monde du vivant. J'aime profondément la biologie. Pourtant, je ne m'y épanouie pas complètement, car il me manque alors une partie vitale de mon être. Ma créativité. J'ai besoin de créer, de m'inventer des mondes pour me sauver de moi-même de temps en temps.

On en connait tous de ses gens qu'on aime très fort mais qui nous pompe notre énergie. Et bien moi, j'en supporte une 24 heures sur 24. Parce qu'elle est dans ma tête. Pour l'art, la rationalité est une cage. Pour la science, l'art est une distraction. Difficile de les maintenir en équilibre. Pourtant c'est ce que je m'efforce de faire, à chaque heure de chaque jour.

Je n'aime pas parler. Pourtant j'ai tellement de chose à dire. Mais les mots, je ne les maitrisent qu'une fois couchés sur du papier. J'aime ce que je suis. Mais j'ai du mal à le livrer aux autres. Mes idées sont décousues, mais si claires en même temps.

La vérité, c'est que j'ai peur. Je ne sais pas comment me laisser aller sans perdre pied. J'aime le contrôle et la liberté. 

Voici une aquarelle que j'ai réalisée il y a quelques jours. Elle ne m'a prit que quelques dizaines de minutes à faire, mais c'est une peinture qui a beaucoup de signification pour moi. Elle illustre un peu tout ce que j'essaie d'exprimer dans ce texte. Il y a l'arbre, il prend presque toute la place. L'arbre c'est la connaissance, la science. On voit qu'il tient le monde prisonnier de ses racines. Le fond flou représente l'art, une facette que je n'ai pas encore tout à fait explorée, mais elle est la, sans forme ni couleur précise. L'oeil quant à lui personnifie l'esprit, la conscience de ce qui nous entoure et de ce que l'on est. 

Alors voilà, maintenant vous me connaissez un peu mieux, et moi aussi.

À bientot

Noémie

dimanche 17 mars 2013

Boire le ciel, savourer l'espace

On a tous eu à un moment ou un autre de notre vie des rêves un peu fous, qu'on s'empresse d'enfouir sous des tonnes d'idées conformistes et de pressions sociales, mais qui nous donnent, l'espace d'un instant, un avant goût de liberté. Je suis tombée récemment sur cette vidéo ou l'on voit l'évolution d'une maison un peu spéciale construite par Simon Dale et sa famille.


Ça m'a vraiment fait rêver! Je me suis dit que quand j'allais être grande, ma maison allait être comme ça. Puis j'ai réalisé que j'étais déjà grande. Et qu'il allait faire froid en bibitte dans ma maison de hippie l'hiver, et que même si je trouvais une façon d'isoler ça, tout le monde allait me trouver folle raide. Mais j'aimerais donc ça avoir plus de "guts".... Je me suis mise à envier ces gens là.

Ils ont construits une superbe maison, en utilisant seulement les matériaux qu'ils trouvaient autour d'eux et une bonne dose d'huile de coude. Franchement je leur lève mon chapeau. Ils ont réussis à passer outre toutes les normes pour se bâtir leur coin de paradis, chose que je n'arrive pas encore à faire. Pourtant j'ai 21 ans et je suis une tornade de projets et d'idées! Je bouille, mais ça reste coincé en dedans. Ça reste coincé entre la peur de ce que les autres pensent et celle de sortir du moule dans lequel je m'efforce de rentrer depuis 2 décennies.

J'ai soif de nature et de liberté, ça je l'ai toujours su, mais j'ignorais avoir à ce point horreur de tout ce qui s'en éloigne. Alors que certaines personnes courent après l'énergie et les vibrations de la ville, moi elle me rendent malade. Tout est gris en ville. Ça manque cruellement de couleur et de lumière. Ça manque d'espace... Mon esprit carbure à l'espace. Je pense que la nature me coule dans les veines parce que j'ai eu le nez dedans toute ma vie. Maintenant que j'en suis privée, je me sens junkee.

J'ai envie de tellement de choses! Je voudrais sortir de cette prison d'autoroutes et retourner dans le bois. Dans MON bois. Quand je n'arrive pas à trouver le sommeil le soir, mes pensées errent et je me retrouve souvent à imaginer ma vie de rêve. Et toujours, ce sont les mêmes visions qui reviennent:

Nous sommes 4. Il y a moi, mon homme, une jolie petite fille avec des couettes blonde et un beau petit garçon châtain. Ils semblent avoir le même âge mais on ne voit pas leur visage. On marche tous ensemble et on se tient par la main. On entre dans une belle grange en bois et on va nourrir les moutons. les enfants s'amusent avec les agneaux alors que H et moi on discute en donnant le foin. Il a quelques rides qui naissent au coins des yeux, mais ça le rend encore plus beau. Après la besogne, on va faire un tour pour voir si les chevaux on tout ce qui leur faut, puis on rentre dans notre maison, toute petite mais coquette. C'est notre maison. On l'a fabriquée de nos mains avec ce qu'on a pu trouver, surtout avec de la sueur et de l'imagination. On couche les enfants après un bon repas en famille puis on s’endort nous aussi, en se disant qu'on est donc bien chez nous.

Je suis consciente que ça semble sortie tout droit de l'imaginaire d'une fillette qui a lu trop de livres de princesse. Mais c'est le genre de vie que je veux. Et c'est le genre de vie que j'aurai. Je suis peut-être une hippie rêveuse, mais plus tard, et je me risquerais même à dire bientôt, je ferai tomber ces barrières que je me suis construites il a trop longtemps et qui m'empêche d'avancer.

D'ici là, le rêve continue.....

À bientôt

Noémie

P.S Pour ceux qui ont envie de rêver aussi, voici le site sur lequel je suis tombée sur la vidéo de M. Dale.

http://se-preparer-aux-crises.fr/simon-dale-ou-comment-construire-une-maison-naturelle-pas-chere/



mercredi 6 mars 2013

Ils sont nés pour jouer avec le vent

On a tous une passion. Même ceux qui affirme ne pas en avoir en ont une.  La mienne, ça a toujours été les chevaux. Ceux qui me connaissent m'ont vu les dessiner des milliers de fois, ils m'ont vu plus tard en prendre soin, les monter, les brosser, écurer, m'informer sur eux et même étudier dans le domaine.

Cependant, j'ai perdue ma passion. Du moins temporairement. J'ai perdu foi en ce domaine qui m'a jadis tant fasciné. Je me suis toujours sentie assez loin de tous ce qui se passe dans le monde des chevaux. Je n'aime pas les techniques d'entrainement qu'on nous enseigne, j'aime encore moins les compétitions. Souvent les gens qui regardent un "show" voient le talent du couple cavalier/cheval, voient la performance, mais moi, tous ce que j'arrive à voir, c'est le regard du cheval.



C'est cette infinie tristesse que je vois moi. Et c'est ce regard là que je souhaite ne plus jamais voir chez les chevaux. Je me suis donc rendu compte, après réflexion, que j'aimais les chevaux, mais pas le monde des chevaux. Un cheval n'a pas besoin d'être contraint à faire quelque chose. Il a seulement besoin de pouvoir faire confiance à l'être humain. Et une fois que cette confiance est gagnée, les mors, éperons, cravaches, enrênements, gaules et autres deviennent totalement inutiles. 

Depuis peu, j'ai compris que mes idées préconçues des sports équestres avaient lentement étouffée l'essence même de ma passion, l'animal lui même. Je croyais que pour monter à cheval, il fallait lui mettre un mors dans la bouche, qu'il fallait le seller, qu'il fallait le corriger si son obéissance n'était pas parfaite et qu'il fallait l’éperonner s'il répondait mal à la jambe.

En fait, tout cela est complètement inutile. Nocif même. Contraindre un cheval à travailler par la force ne fait que l'abrutir, il faut plutôt l'amener à avoir envie de faire ce travail. C'est difficile, mais possible. Et c'est là l'apprentissage de toute une vie. Lorsque cette idée a commencer à s'installer dans mon cerveau, j'ai compris que je n'avais rien perdue de ma passion. Je me suis seulement égarée du sentier que j'avais toujours eu envie de suivre, pour prendre le chemin balisé qui ne mène nul part au bout du compte. 

Maintenant, je suis un peu perdue. Je ne sais pas par ou commencer. Il y a tant à faire! Et surtout tant à réparer. 


Le voilà le regard que j'aimerais retrouver, bien que je n'ai pu l'observer très souvent. On dit souvent du cheval qu'il est le miroir de l'âme, et bien que je n'ai pas l'esprit très ésotérique, je suis certaine que c'est vrai, d'une certaine façon. Une proie vulnérable comme le cheval n'accordera sa confiance qu'à quelqu'un qu'il sent sur de lui, solide. 

Alors quand je verrai cet oeil  là, doux, bienveillant, confiant, je saurai que non seulement j'aurai gagné son respect, mais plus important encore, j'aurai aussi gagné le mien. 

À bientôt

Noémie